Les librairies électroniques
Bonne question d’Alix Thymiaki de Thessalonique. Besoin d’un livre ? Difficile à trouver en Grèce ? Mais non ! Il suffit de le commander auprès d’une grande librairie électronique comme http://amazon.com, par exemple. La réception du livre se fera dans les jours qui suivent.
Les e-books
Pressé ? Qu’à cela ne tienne : optez pour la solution du e-book. Snobez le papier et téléchargez joyeusement la version électronique du livre de vos rêves. Attention ! Pour le lire sur l’écran de votre ordinateur il vous faudra utiliser un logiciel spécial. Pour ma part, j’utilise le Reader de Microsoft mais vous pouvez aussi lancer l’excellent Acrobat e-Book Reader de la société Adobe. Il reste que les e-Books ne sont pas encore légion et qu’ils ne sont pas bon marché.
Les bibliothèques numériques
Mais alors où se procurer rapidement et surtout à bon compte le livre de nos rêves ? Dans les bibliothèques numériques, pardi ! Dites numériques, électroniques ou virtuelles, ces bibliothèques offrent de nombreux avantages dont ceux-ci :
– elles mettent à la disposition du public des documents précieux en ne les sortant qu’une seule fois des étagères où ils sont conservés ;
– elles offrent au public une édition qui peut ensuite être traitée par des logiciels de mise en page ou d’étude lexicographique, par exemple ;
– elles constituent aussi une excellente façon de dupliquer l’information : souvenons-nous de la catastrophe culturelle qu’a constitué l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie !
Comment ça marche ?
Les livres sont photographiés, page après page, puis leur image électronique est conservée telle quelle sur des supports magnétiques (disques, puces) ou après être passée par le filtre d’un programme de reconnaissance optique des caractères chargé de transcrire, comme le ferait une machine à écrire, toutes les lettres de l’alphabet « reconnues » sur les surfaces numérisées.
Le problème majeur sur Internet reste, aujourd’hui encore, le problème des trop longs temps de téléchargement ; c’est pourquoi les livres sont beaucoup plus souvent numérisés de cette dernière façon (en mode texte) qu’en mode image.
Certaines bibliothèques ont opté pour une solution mixte, les documents étant numérisés en mode image et la table des matières, les sommaires et les corpus étant pour leur part numérisés en mode texte pour une indexation plus facile et moins coûteuse.
La fin du livre-papier est-elle annoncée ?
Des études ont clairement mis en évidence que le support électronique ne remplacera jamais le support papier. Il n’y a donc pas de véritable concurrence entre le support électronique et le support papier, mais plutôt une complémentarité : L’utilisation qui est faite de la version électronique d’un texte littéraire est plus souvent liée à des activités de recherche scientifique, d’apprentissage ou encore à des stratégies mises en place pour une meilleure diffusion de la culture. Les maisons d’éditions sont donc rassurées aujourd’hui : les chiffres montrent que les simples lecteurs continuent de préférer le support-papier, plus agréable à manipuler. Mais les profs de français que nous sommes visons justement une exploitation didactique du livre, l’isolement d’extraits, des agencements nouveaux, l’établissement d’un glossaire. La disposition d’une version électronique de certaine œuvre ne devrait donc pas nous déplaire. N’hésitons plus, entrons résolument dans ces bibliothèques numériques.
La liste !
– L’ABU, Association des Bibliophiles Universels, le plus complet des serveurs consacrés à la littérature francophone : des liens vers les textes, les auteurs, les éditeurs, mais aussi vers l’actualité littéraire. Cette bibliothèque est hébergée par le centre d’études et de recherche informatique du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris (CNAM) sous http://www.abu.cnam.fr Cette bibliothèque est aussi un lieu d’échanges puisqu’elle invite les utilisateurs à envoyer les textes qu’il sont eux-mêmes scannés et traités.
– Gallica est le nom donné (allusion au site prestigieux http://profs.gallika.net ? hi hi hi !) à la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France : http://gallica.bnf.fr/ Plus de 80000 documents y sont déjà numérisés.
– Athéna est hébergée sur le site de l’université de Genève : http://un2sg4.unige.ch/athena/html/francaut.html
– Les rayons de la bibliothèque municipale de Lisieux grincent également sous le poids des volumes littéraires francophones : http://www.bmlisieux.com/
– Le Projet Gutenberg a été lancé avec le concours de nombreux bénévoles. Le principe est que tous les textes sont librement téléchargeables. Le corpus compte actuellement 2000 textes littéraires et ouvrages de référence (grands dictionnaires, essais fondateurs...) libres de droits, majoritairement en anglais, mais la part des autres langues se développe de plus en plus : voir http://promo.net/pg/
– Clicnet n’est pas à proprement parler une bibliothèque numérique mais ce serveur universitaire américain répertorie les textes littéraires en français et les informations sur les auteurs et écrivains : http://www.swarthmore.edu/Humanities/clicnet/
– Alexandrie.com a disparu aussi brusquement que la célèbre bibliothèque dont elle avait repris le nom, mais pas dans les flammes : Faute de moyens (ni subventions publiques ni recettes publicitaires), le site a fermé au printemps 1998, à la déception de nombreux internautes. En passant, savez-vous que la bibliothèque alexandrine, celle de l’antiquité, renaît de ses cendres grâce aux efforts conjugués du Gouvernement égyptien et de l’UNESCO et que tous les documents qu’elle rassemblera seront bien entendu aussi digitalisés ?
Voici des adresses de listes exhaustives et organisées des bibliothèques numériques de France et de francophonie.
– On trouvera dans la visite de http://www.culture.fr une occasion de faire connaissance avec l’excellent site de culture.fr
– On découvrira une liste presque semblable sur educnet, autre site à visiter absolument en commençant par http://www.educnet.education.fr
Comment trouver les introuvables
Il faut savoir que la mise en ligne de textes dont la lecture est normalement soumise au payement de droits d’auteur n’est normalement pas autorisée. C’est pourquoi on ne trouve bien souvent dans ces bibliothèques virtuelles que des livres écrits il y a plus de 86 ans et qui relèvent enfin du domaine public (signifie : dont la lecture n’est donc plus soumise au versement de droits).
Il était une fois… un professeur qui cherchait désespérément une version électronique du Chien Jaune de Simenon pour aider ses élèves à préparer la matière littéraire des examens de Sorbonne I. Une seule trace du livre sur http://www.google.com : le livre n’était consultable que par le biais d’un programme de lexicométrie sur http://www.chass.utoronto.ca/ wulfric/frebase/chien/. Cela signifiait qu’on pouvait par exemple demander au dit programme une liste de mots par ordre de fréquence ou de phrases comportant quelque mot précis. Impossible de trouver le texte complet de l’œuvre, donc. Impossible ? … pas français ! Le prof a intelligemment saisi le joker % dans le moteur de recherche du logiciel et le miracle s’est produit : Toutes les phrases du livre sont apparues dans l’ordre !!! Après quelques manipulations pour améliorer la mise en page, le livre était à l’écran, aussi beau qu’un e-Book.
Oui, c’est une confession. Mais c’est aussi une stratégie « orthodoxe » que je livre aux collègues. Pour rester dans le droit chemin, il faut n’utiliser cette version numérisée qu’à des fins éducatives et inviter les élèves à acheter l’œuvre dans sa version papier. Pourquoi souriez-vous ?