Dans sa taxonomie du domaine cognitif, Bloom distingue, d’une part, la connaissance et, de l’autre, les habilités et les capacités intellectuelles.
La connaissance
1.00 Acquisition des connaissances
La connaissance, telle qu’on la définit ici, suppose le rappel des faits particuliers et généraux, des méthodes et des processus, ou le rappel d’un modèle, d’une structure ou d’un ordre.
En matière de mesure des connaissances, le comportement de rappel n’exige guère plus que de faire resurgir les matériaux emmagasinés dans la mémoire.
1.10 Connaissance des données particulières
1.11 Connaissance de la terminologie
Exemple : connaître la signification d’une série de synonymes.
1.12 Connaissance des faits particuliers
Connaissance de dates, événements, personnes, lieux, etc.
1.20 Connaissance des moyens permettant l’utilisation des données particulières
1.21 Connaissance des conventions
On a adopté dans chaque domaine les usages, le langage, les formes et les méthodes les mieux adaptés à leurs besoins communs et/ou convenant le mieux aux phénomènes étudiés. Ces formes ou conventions reposent le plus souvent sur des bases arbitraires fortuites, ou sur l’autorité des experts, mais elle facilitent les communications et assurent un minimum de cohérence.
1.22 Connaissance des tendances et des séquences
Connaissance de l’évolution des phénomènes qui se déroulent dans le temps.
1.23 Connaissance des classifications
1.24 Connaissance des critères
Connaissance des critères d’après lesquels sont jugés ou vérifiés les faits, principes, opinions, ainsi que le comportement.
1.25 Connaissance des méthodes
1.30 Connaissance des représentations abstraites
1.31 Connaissance des principes et des lois
1.32 Connaissance des théories
Les habiletés et capacités intellectuelles
Les objectifs poursuivis ici mettent l’accent sur les processus mentaux de la préparation et de la réorganisation du matériel pour obtenir un résultat particulier. L’étudiant peut avoir à prendre connaissance d’un matériel donné, ou à se rappeler un matériel connu.
2.00 Compréhension
Il s’agit ici du niveau le plus élémentaire de l’entendement. Cet entendement ou appréhension intellectuelle permet à l’étudiant de connaître ce qui est communiqué sans nécessairement établir un lien entre ce matériel et un autre, ou en saisir toute la portée.
2.10 Transposition
Exemples : habileté à rendre, en langage courant, des figures de style : métaphore, symbole, ironie ou hyperbole ; capacité de transformer du matériel mathématique verbal en énoncés symboliques et vice versa.
2.20 Interprétation
Explication ou résumé d’une communication. Alors que la transposition équivaut à rendre objectivement le sens littéral d’une communication, l’interprétation équivaut à présenter le matériel, soit dans une disposition ou un ordre différents, soit d’un point de vue nouveau.
2.30 Extrapolation
Extension des courants et tendances au-delà des données présentées, afin de déterminer la portée, les conséquences, corollaires, influences, etc., correspondant aux conditions décrites dans la communication originale.
3.00 Application
Utilisation des représentations abstraites dans des cas particuliers et concrets. Ces représentations peuvent prendre, soit la forme d’idées générales, de règles de procédure ou de méthodes largement répandues, soit celles de principes, d’idées, de théories qu’il faut se rappeler et appliquer.
Exemple : habileté à prévoir l’effet probable de la modification d’un facteur dans un état d’équilibre biologique.
4.00 Analyse
Séparation des éléments ou parties constituantes d’une communication de manière à éclaircir la hiérarchie relative des idées et/ou les rapports entre les idées exprimées.
4.10 Recherche des éléments
Exemple : habileté à distinguer les faits des hypothèses.
4.20 Recherche des relations
4.30 Recherche des principes d’organisation
5.00 Synthèse
La réunion d’éléments et de parties aux fins de former un tout.
Cette opération consiste à disposer et combiner les fragments, parties, éléments, etc., de façon à former un plan ou structure que l’on ne distinguait pas clairement auparavant.
5.10 Production d’une œuvre personnelle
Exemple : facilité à conter une expérience personnelle de façon intéressante.
5.20 Élaboration d’un plan d’action
Exemple : habileté à proposer des méthodes de vérification d’hypothèses.
5.30 Dérivation d’un ensemble de relations abstraites
Exemple : capacité de faire des découvertes et des généralisations mathématiques.
6.00 Évaluation
Formulation de jugements sur la valeur du matériel et des méthodes utilisés dans un but précis. Jugements qualitatifs ou quantitatifs établissant jusqu’à quel point le matériel et les méthodes correspondent aux critères. Emploi d’une norme d’appréciation. Les critères peuvent être, soit proposés à l’étudiant, soit établis par lui.
6.10 Critères internes
Évaluation de l’exactitude d’une communication à partir d’éléments tels que la rigueur, la cohérence et d’autres critères internes.
Exemple : habileté à déceler les sophismes dans des discussions.
6.20 Critères externes
Évaluation du matériel à partir de critères donnés ou dont on se souvient. Exemple : habileté à comparer une œuvre avec d’autres œuvres dont l’excellence est reconnue.
V. et G. de Landsheere, in Définir les objectifs de l’éducation, © PUF, Paris, 1984.