Ce billet vient d’une autre époque (2009).
Vérifiez s’il est encore d’actualité !La pédagogie différenciée promeut une différenciation des modes d’apprentissage pratiqués au sein de groupes ponctuels.
La pédagogie différenciée est née du constat de l’hétérogénéité des classes à l’école. Cette hétérogénéité est notamment due au fait que les élèves ont chacun
– des capacités différentes et
– des modes d’apprentissage différents.
Dans la première moitié du XXe siècle, deux pédagogues ont particulièrement contribué au développement d’une pédagogie, dite différenciée, qui neutralise cette particularité : ce sont
– Helen Parkhurst aux États-Unis et
– Célestin Freinet (pédagogue français, 1896-1966) en Europe.
La pédagogie différenciée centre l’interaction pédagogique sur l’élève en invitant ce dernier à participer à sa façon, dans la mesure de ses possibilités et en fonction de ses motivations, à des activités de groupe (par exemple, la publication d’un journal d’école).
Cela requiert des enseignants qu’ils diversifient les activités, les supports d’apprentissage, la nature du travail, les types de restitution … proposés aux élèves. Cela suppose aussi qu’ils prennent le temps de comprendre le cheminement de chacun. Pour cela, ils doivent « savoir faire exister » la parole de l’élève. Celui-ci doit pouvoir dire sa relation aux apprentissages, au savoir, ses incompréhensions, ses doutes … Les professeurs doivent aussi savoir observer les procédures personnelles de travail de chaque élève. Toutes ces choses requièrent des enseignants qu’il se mettent en retrait et laissent place à l’activité de l’élève (Site CLE « Collège-Lycée-Education », http://www.formiris2.org).
En pratique, l’enseignant devrait, par exemple,
– faire varier les modes d’intervention, les modalités de travail, les types de tâches et les supports. (il peut organiser au même moment différents ateliers visant un même objectif mais sur des tâches différentes entre lesquelles les élèves peuvent choisir),
– permettre à l’élève de gérer sa différence au sein du groupe de travail,
– évaluer les travaux par des remarques utiles à l’apprentissage au lieu d’attribuer des notes ou de faire des remarques stéréotypées.
Sur la proposition de Meirieu, cette pédagogie a été mise en place dans l’enseignement public en 1975. Meirieu insiste sur la distinction qui doit être faite entre les notions
– de différenciation (entre les modes d’apprentissage) et d’individualisation (des objectifs), d’une part,
– de groupes de besoin et de groupes de niveau, de l’autre.
La pédagogie différenciée permet donc et promeut une différenciation des modes d’apprentissage pratiqués au sein de groupes ponctuels, constitués en fonction des besoins du moment.
Deux écrits incontournables pour en savoir plus : GILLIG J.M., DATE – Les pédagogies différenciées, De Boeck Université et BOURDIEU P., 1966 – « L’école conservatrice. Les inégalités devant l’école et devant la culture » in Revue française de sociologie, vol.7, n°3.
Post Scriptum
En médaillon, une photo de Pierre Bourdieu.

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