Ce qu’en dit doctissimo : La dyslexie est une maladie qui rend l’enfant incapable malgré son expérience de la classe traditionnelle d’acquérir les techniques du langage qui lui permettraient d’apprendre à lire, à écrire, à s’exprimer oralement. L’enfant est cependant normalement intelligent et ne souffre d’aucun déficit auditif ou visuel. Une dysorthographie succède souvent à la dyslexie. Le dépistage de la dyslexie doit être précoce (4 ou 5 ans). La rééducation orthophonique s’impose.
C’est au début de la 2° année scolaire que le dépistage est le plus sûr car tout enfant, à ses débuts en lecture, peut présenter les symptômes apparents de la dyslexie et faire des inversions. Ces difficultés normales ne deviennent pathologiques que lorsqu’elles persistent au delà de la première année. La dyslexie entre dans le cadre global des « troubles spécifiques (=sélectifs) du développement » observés chez l’enfant.
Il importe en effet, avant de parler de dyslexie, d’éliminer les difficultés de lecture dues à :
– un déficit auditif (hypoacousie : le langage oral est perturbé dans son ensemble avec confusion de phonèmes et non pas seulement à la lecture) ;
– un trouble de la vue (amblyopie) ;
– un trouble de l’élocution ;
– un déficit intellectuel (les résultats scolaires sont bons dans les autres domaines) ;
– un désintérêt global d’origine affective ;
– le bilinguisme...
La dyslexie est caractérisée par des erreurs, soit dans l’enchaînement des graphies, soit dans la transcription graphique des phonèmes. La dyslexie atteint 5 à 10% des enfants d’âge scolaire. Un dépistage précoce (avant l’entrée au C.P.) et une rééducation individuelle (pré-lecture) ou en classes spécialisées doivent permettre une réinsertion de l’enfant dans une scolarité normale.
La dyslexie est un trouble du langage et de l’écriture persistant au-delà de l’âge normal d’apprentissage de la parole. Bien souvent, l’installation du langage est retardée. La prononciation des mots, association de plusieurs sons désignant une personne ou un objet, débute la 2° année ; le langage, association de mots ayant valeur de signification, devant être obtenu vers 4 ans et demi. Un premier examen orthophonique à cet âge devrait mettre en évidence la déformation persistante des mots, des phrases mal construites ou l’incapacité de retenir des phrases. Trop souvent, la dyslexie est découverte lors du bilan d’un échec scolaire déjà installé ou d’une dysorthographie.
L’enfant confond à la lecture certaines lettres de formes voisines ou proches phonétiquement : m, n, et u, p, b, d, q et g, s et ch, f et v, a et an, a et o, u et ou, on et o, un et u, in et i, les consonnes constrictives (s, ch, j, z, f, v) sont remplacées par les consonnes occlusives (t, k, p, d,g) , les consonnes sonores (b, d, g, v, j, s) sont remplacées par les consonnes sourdes (p, t, k, f, ch, s) etc... « Piton » devient « bidon », « hippopotame » devient « hippopapame »... Ces confusions ne sont pas systématisées et selon les moments, l’enfant peut lire correctement ou substituer une lettre à une autre lettre.
Il inverse l’ordre des lettres (« on » est lu « no », « bras » est lu « bar » ou « rab », « plat » est lu « pal » ou « lap », « aéroplane » devient « aréoplane »...), de certaines syllabes, de certains mots. Il omet certains sons : « fil » est lu « il », « bar » est lu « ba », « parapluie » devient « parapuie »...Il en ajoute d’autres : « poltron » est lu « polteron », « escapade » est lu « cascapade » etc...
La lecture est hachée, hésitante, incompréhensible. L’enfant ne réussit pas à transformer les symboles écrits en phonèmes. Des antécédents familiaux sont fréquents.
Le test du Poucet permet d’apprécier le degré de dyslexie à partir de deux critères décelés par la lecture de ce texte déterminé : le nombre d’erreurs au cours de la lecture et le temps de lecture. Ces deux paramètres en effet ont été étalonnés par rapport à une moyenne d’enfants normaux en fonction de leur âge et de leur scolarisation.
"Le Poucet.
Robin est petit comme un pouce.
Il habite la forêt dans une jolie petite cabane pas plus grande qu’un nid
Il s’amuse avec ses amis les oiseaux et les animaux du bois. Un jour, il alla le matin faire une promenade bien loin.
Un soir que la pluie l’obligeait à s’abriter sous un gros champignon, il rencontra un lièvre. Alors, il grimpe sur son dos. Il s’accroche à ses longues oreilles. Le lièvre s’élance. Il court vite. Le Poucet craint de glisser. Soudain, ils s’arrêtent : attention au chasseur ! sauvons-nous dans ce buisson. « Quel poltron ! » pense Robin qui veut poursuivre son escapade.".
Lu par un enfant dyslexique, le texte peut devenir :
"Le son te.
Co din est pe tite comme un pu ce
il cha te la pe dans une jaune petiteca dan pas lune que din ni..."
A la fin du cours élémentaire, l’échec d’un enfant dyslexique à cette lecture-test peut être partiel ou total. Le temps de déchiffrage statistiquement normal est de 1 minute 20 secondes. On parle de retard modéré à 2 minutes et de retard important à plus de 3 minutes. On compte les erreurs, les distorsions auto-corrigées, les pauses etc...
Causes
Les théories explicatives de la dyslexie sont nombreuses, faisant intervenir un défaut de latéralité, des troubles psychoaffectifs et surtout un défaut de vigilance, d’attention, nécessitant une pédagogie spécifique qualitativement différente et non une quantité supplémentaire d’heures d’enseignement réalisées avec la même pédagogie que pour les autres enfants.
D’autres causes sont discutées dans l’échec de l’acquisition du langage écrit :
– un trouble mineur lésionnel du fonctionnement cérébral ;
– un environnement socio-culturel et économique défavorable ;
– des méthodes d’apprentissage de la lecture inadaptées ;
– des rythmes de progressions des acquisitions non respectés ;
– une mauvaise formation pédagogique des maîtres ;
– des classes surchargées etc.
La majorité des auteurs s’accordent toutefois à réserver le terme de « dyslexie-dysorthographie » à la difficulté isolée, spécifique, de l’acquisition de la lecture et de l’orthographe, se développant dans un environnement familial, scolaire et social de bonne qualité, en l’absence de déficit intellectuel et de perturbations affectives.
C’est le contraste entre l’échec en lecture et en orthographe, et l’intégrité sensorielle et intellectuelle (bonnes aptitudes en arithmétique et mathématiques par exemple) chez un enfant qui est l’élément fondamental du diagnostic.
Certains troubles sont souvent associés à la dyslexie :
– trouble de l’orientation spatiale ;
– trouble de l’orientation temporelle ;
– trouble de la motricité oculaire (non latéralisation du regard) ;
– défaut de discrimination et d’évocation des graphies à partir des sons ;
– trouble de la perception du rythme de la lecture ;
– trouble du langage avec inversion des phonèmes ;
– trouble affectif ;
– réactions psychologiques d’agressivité ou de passivité face à l’échec scolaire.
Traitement
Les principes de rééducation sont nombreux, élaborés avec la collaboration des parents. Ils utilisent des stimuli de voix humaine ou de musique enregistrés sur bande magnétique, des stimulations de coordination des rôles respectifs de chaque hémisphère en donnant la même information aux deux oreilles avec des filtres différents, des stimulations grapho-auditives. Une pédagogie spécifique doit tenir compte de l’incapacité du dyslexique à prendre des notes écrites et privilégier l’utilisation du manuel, réaliser un plan écrit du travail, tenir compte de la difficulté d’abstraction corrigée par des exercices en équipe sur un thème donné exploité par des textes de lecture, dictées, récitations, repris en éducation physique ou en travaux manuels. Une telle pédagogie nécessite des classes particulières comportant un petit nombre d’enfants.
La méthode Borel-Maisonny vise à établir une relation gestuelle entre le schéma écrit et le phonème correspondant. La méthode Chassigny consiste à laisser l’enfant s’exprimer par écrit, et à l’arrêter à chaque erreur pour lui dicter sur un mode rythmique une succession de mots apparentés au mot erroné. La psychothérapie est souvent utile.
La dysorthographie
Ce terme désigne les erreurs orthographiques qui font suite à la dyslexie. Elle se manifeste non par l’ignorance d’une règle grammaticale mais par la difficulté ou l’impossibilité de considérer la phrase comme un ensemble organisé. Ainsi, on peut distinguer chez l’enfant dysorthographique :
– les difficultés auditives (alors que l’audition est normale) : confusions de sons, difficulté à analyser les données auditives ;
– les difficultés dans l’organisation de l’espace, du temps, et de la phrase elle-même (il ne distingue pas les fonctions différentes des mots dans la phrase).
On retrouve les erreurs spécifiques de la dyslexie :
– confusion de lettres ou de syllabe ;
– inversions ;
– mauvais découpage des mots ;
– méconnaissance du vocabulaire ;
– méconnaissance de la grammaire.
La rééducation orthophonique permet habituellement à l’enfant dyslexique de pouvoir lire normalement mais elle ne parvient souvent qu’à une correction incomplète des difficultés en orthographe.
D’après www.doctissimo.fr