La question a été posée sur les forums de gallika.net, qui – soit dit en passant – fête ses 10.000 messages, et elle mérite un début de réponse :
Une chanson n’est pas faite pour être comprise mais pour être chantée.
La majorité des gens qui fredonnent une chanson étrangère n’en comprennent pas d’ailleurs pas un traitre mot. Et pourtant, ils prennent plaisir à la chanter.
Même chose pour les petits enfants à l’école maternelle, ils ne comprennent pas « Au clair de la lune […] Ma chandelle est morte […] Je n’ai plus de feu ». Ils ne savent pas ce qu’est une « chandelle » et croient très probablement – et très provisoirement – que « feu » est synonyme d’ « incendie ». Ils ne comprennent absolument pas non plus ce qu’est un « clair de lune ». Ils ne comprennent peut-être finalement que le mot « lune ». Et pourtant, les petits élèves de maternelle chantent TOUS, et en entier, cette chanson.
Rappelons-nous ce principe majeur des approches communicative et actionnelle : nous devons faire « utiliser » les documents authentiques dans le respect de leur fonction sociale première : une chanson n’est pas faite pour être comprise mais pour être chantée.
Donc, pas de listes indigestes de vocabulaire, de règles de grammaire de toute façon inexactes, ou de tâches ingrates de transcription. On ne devrait pas profiter de l’atmosphère ludique du moment pour faire digérer par les élèves ces activités rébarbatives.
On ne dissèque pas les chansons, on les chante !