Il est si dommage que l’usage des outils d’assistance à la traduction (TAO) ne soit généralement pas autorisé durant les examens à l’université, les concours de recrutement ou, plus près de nous, durant les tests proposés en classe de langue.
D’excellentes applis de conversion d’images en texte (OCR) [2] et de traduction – souvent liées ou intégrées l’une à l’autre – pullulent pourtant aujourd’hui sur la Toile : ce sont par exemple
- Image Text Reader,
- Image to Text & Translator,
- iTranslate
- SayHi,
- Smart Lens,
- Speechify,
- Text Fairy,
- Voice,
- Voice Aloid Reader ou
- l’incontournable Google Translate.
Leur installation est le plus souvent gratuite.
Aujourd’hui, le rôle des traducteurs, occasionnels ou professionnels, n’est plus de traduire from scratch mais bien de parfaire les textes produits par ces outils. La compétence de traduction – celle que l’on cherche justement à développer ou à mesurer – consiste donc plus à tirer le meilleur profit de ces aides à la (pré-)traduction, à réviser les traductions proposées qu’à traduire du texte sans autre outil qu’un pauvre dictionnaire, qui plus est, qu’un dictionnaire-papier.
Les résultats d’apprentissage attendus des formations à la traduction ou des parties de formations linguistiques concentrées sur l’activité de traduction pourraient donc être les suivants :
Au terme de la formation, les formés
- seront capables d’utiliser les outils d’assistance à la traduction A, B et C,
- seront en mesure de réviser les textes produits à l’aide de ces outils,
dans les contextes (langues, domaines, thèmes, situations, etc.) X, Y et Z.
Une consigne d’activité d’apprentissage/évaluation qui conduit à ces résultats d’apprentissage serait, par exemple :
On vous demande de traduire dans un français parfait ce petit article, publié sur le site de votre école. Pour vous aider, une prétraduction automatique est proposée sous l’article.
Mieux encore :
On vous demande de traduire dans un français parfait ce petit article, publié sur le site de votre école.
1) Réalisez-en d’abord une prétraduction automatique à l’aide du logiciel de votre préférence.
2) Puis, révisez cette prétraduction.
D’aucun argueront que les traducteurs professionnels traduisent le plus souvent les textes vers leur langue première, autre que le Fle. Ce n’est pas toujours vrai.
Toutefois, si vraiment nous préférons faire se livrer les apprenants à la médiation vers leur langue première d’un texte initialement rédigé en français, nous les amènerons cette fois à développer leur compétence de compréhension fine du français au moment d’en affiner la prétraduction. Et cette activité de compréhension d’un texte formulé en français sera donc enfin motivée par autre chose que le complètement de questionnaires à choix multiples … tellement scolaires ! 🥲
Τι καλά !