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Comment fallait-il affronter cette situation ?

Dans les examens ASEP de l’an 2000, la question suivante avait été posée :

Dans la classe, on rencontre aussi des élèves qui, parce qu’ils appartiennent à un milieu familial défavorisé, ont des connaissances limitées dans des domaines comme l’informatique, les langues étrangères et l’éducation artistique.

Par quelle approche pédagogique vous aideriez – dans votre domaine de spécialité – ces élèves, sans que cela se fasse au détriment des autres élèves ?

Voici un modèle de réponse :

Mise en place des conditions nécessaires : modification de la structure du réseau de communication entre les apprenants (entre apprenants et professeur) par une reconstruction de la géographie de la classe.
Dans la mesure où le temps et les caractéristiques habituelles du mobilier ne permettent pas une modification rapide de la disposition des tables et des chaises, la solution la plus pratique est la constitution de groupes de 4 élèves dans le respect des places qu’ils occupent habituellement dans la classe (donc, sans déplacements souvent intempestifs) : deux élèves se retournent et partagent la table occupée par leurs voisins « de derrière ».

Principal moyen préconisé : Activités à réaliser en groupe.
Chacun apporte ce qu’il peut – et ce qu’il veut – au progrès de son groupe de travail. Le professeur veille à ce que toute production du groupe (résultats, solutions, stratégies, etc.) soit étayée (justification des choix, argumentation des réponses, etc.) par ses membres. Ainsi, de façon non pénalisante(l’apprentissage n’est plus centré sur l’enseignant, toute erreur est dépénalisée), les élèves provenant de milieu socio-culturels défavorisés apprennent au contact de leurs condisciples, découvrent des stratégies d’apprentissage ou de résolution de problèmes, sont au contact de fonds culturels plus riches, etc.

Le professeur veille bien entendu à multiplier les gratifications adressées à ce public d’apprenants défavorisés en soulignant leurs contributions au progrès du groupe et en rendant publiques leurs plus petites victoires.

Une stratégie plus élaborée peut consister à organiser des activités telles que les « meilleurs » élèves de la classe, eux-mêmes, soient obligés d’avouer quelque non-savoir rassurant pour les apprenants que le milieu socioculturel rend peu sûrs d’eux-même.
Dans le cas extrême ou une moitié de la classe environ est constituée d’une population d’élèves provenant d’un milieu socioculturel défavorisé, on peut envisager la solution du tutorat ou de l’apprentissage parrainé, chaque « bon »élève se chargeant d’assister un élève plus faible dans l’exécution des activités/exercices proposés.

Actions pédagogiques à privilégier ou à éviter :

 éviter de donner des tâches à réaliser à la maison (environnement peu propice à leur réalisation) ;

 éviter de systématiquement noter les résultats obtenus et plutôt concentrer l’évaluation sur l’intensité des efforts déployés (sans pour autant faire semblant de ne pas avoir perçu la médiocrité provisoire des résultats), ou sur les progrès réalisés ;

 toujours impartir des petites tâches simples dont l’évaluation peut être immédiate.

 fixer avec ces élèves des objectifs généraux plus modestes et leur faire régulièrement prendre conscience des progrès réalisés (pédagogie par objectif).

 chercher chez ces élèves les traits qui peuvent les rendre plus brillants aux yeux du reste de la classe (prouesses sportives, qualités morales, etc.) puis faire découvrir et apprécier ces traits par les autres apprenants.

Cette approche ne se fera pas au détriment des autres élèves puisque,

 dans le cas de la constitution de groupes de travail, les élèves « normaux » continueront d’interagir comme avant et d’arriver à des résultats de la même qualité. Leur activité sera simplement prise en exemple (modèle) par les élèves issus de milieu défavorisé.

 dans le cas d’un apprentissage parrainé, la position très valorisante de tuteur et/ou la difficulté à faire comprendre une matière, par exemple, rendront le cours agréable et utile aux yeux des élèves appartenant à un milieu socioculturel plus favorable.

L’objectif pédagogique prioritaire à poursuivre sera donc l’acquisition par ces élèves défavorisés – au départ d’activités s’appuyant sur leur vécu (apprentissage réel) propre, et de compétences réputées acquises (apprentissage différencié) – de stratégies d’apprentissage et d’auto-apprentissage (apprendre à apprendre) qui leur permettent à tout moment (et à d’autres cours aussi) de se rapprocher du profil socioculturel moyen et de se classer dans la moyenne de leur classe.

Les solutions pratiques proposées ont donc été

 une réorganisation de la géographie de la classe et des réseaux de communication inhérents,

 un dosage plus soigneux du rapport gratification/sanction incluant une dépénalisation systématique de l’erreur et du non-savoir

 l’entreprise d’actions pédagogiques d’apprentissage et d’évaluation inspirées de la pédagogie différenciée, de la pédagogie par objectif, de l’apprentissage réel .

Paru dans la revue mensuelle de la Panhellenic Federation of Language School Owners (PALSO) en octobre 2002


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