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Honneur aux compétences transversales !

Le professeur entre dans la classe. Il y découvre de charmants élèves. Mais des élèves tellement agités qu’il arrive difficilement à lancer de premières activités d’apprentissage. Des questions commencent à fuser : « À quoi ça sert ? ».

Pourquoi apprendre ?

Et effectivement, à quoi ça sert ? Ces enfants vivent dans une société où l’accès au savoir et l’acquisition de compétences se font désormais sans véritable apprentissage. Google, YouTube, Wikipedia, le logiciel de correction orthographique, la caméra du smartphone s’occupent de tout… ou presque : il faudra quand-même cliquer pour « choisir » ou bien copier-coller pour « s’approprier » des contenus.

Ces choix seront-ils arbitraires ou motivés ? Ces copiés-collés seront-ils simplement remis à l’enseignant ou les contenus en seront-ils réellement exploités ?

On le comprend, les technologies de l’information et de la communication permettent de savoir et de savoir faire… sans apprendre. Pourquoi dès lors vouloir apprendre ?

D’autres changements sociétaux n’arrangent pas les choses. Pensons à notre mode de vie, presque réduit au consumérisme, à la conception nouvelle de la famille qui s’attache désormais plus à son bien-être qu’au bien collectif. Songeons aussi au fait que l’autorité institutionnelle de l’enseignant n’existe plus et qu’elle n’est remplacée… que par l’éventuel charisme de ce dernier. Considérons enfin comment sont tracées les politiques éducatives : les termes en sont presque exclusivement financiers, économiques, concentrés désormais sur la notion d’employabilité.

Il n’est pas étonnant dès lors que l’acquisition d’une culture ne constitue plus un objectif en soi dans l’esprit des élèves, qu’ils ne cherchent plus à s’épanouir dans l’activité d’apprentissage elle-même. Ils se contentent d’effectuer, bon gré mal gré, des exercices mécaniques et à accumuler, par simple imitation, une collection de savoir-faire utiles pour leur insertion dans le monde du travail. Peu de place pour la réflexion dans ce système : l’école n’apprend plus à penser, l’école n’apprend plus à apprendre, l’école n’apprend plus à devenir.

Réinventer l’école

Bien beau tout cela ! Mais est-ce aux seuls enseignants qu’incombe la tâche de réinventer l’école ? Y arriveront-ils ?

Si la fonction de l’école est bien de rendre les élèves capables de gouverner leurs actes par quelque intelligence, de développer des qualités morales, de s’approprier les valeurs partagées par leur société d’appartenance, alors oui, les enseignants peuvent apporter leur pierre à l’édifice.

Comment ? Tout simplement en remettant à l’honneur les objectifs transversaux dans leurs préparations de cours. Nous parlons de ces objectifs qui ne sont pas exclusivement liés – dans notre cas – à l’apprentissage d’une langue.

Entrons dans la classe et proposons aux élèves de participer seuls, sans notre aide, à un vrai concours, doté de vrais prix, assorti d’un règlement rédigé en français. Ils choisiront d’y participer, ils décoderont et interprèteront le règlement, ils tâcheront de le respecter, ils créeront, ils collaboreront, ils s’entraideront, ils veilleront à perfectionner leurs productions, ils respecteront les délais, ils tireront du plaisir de toute cette activité, ils apprendront à respecter l’Autre lors des échanges, à négocier, etc. Waouh !

On l’a saisi : plus que de simples compétences de communication en langue cible, ce sont des compétences transversales, horizontales, sociales, qui auront été développées… ces compétences actionnelles (savoirs, savoir-être, savoir-faire) dont le développement est justement promu par le Cadre européen commun de référence pour les langues. Tiens ? Toujours vivant, celui-là ? Nous venons de comprendre pourquoi.

La recette serait donc de ne plus vouloir à tout prix enseigner le français ou – mieux ! – de ne plus vouloir faire apprendre à communiquer en français, mais plutôt de vouloir faire apprendre à apprendre, apprendre à penser, apprendre à devenir… au hasard d’un cours de langue, par exemple. Oui, l’objet du cours ne constituera plus qu’un prétexte.

Priorité aux objectifs d’apprentissage exprimés en termes de compétences transversales, donc ! Le reste suivra.


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