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Signe de détresse ?

Apprendre à reconnaître les signes d’une détresse psychologique chez l’apprenant

Le diagnostic du mal être psychique, chez l’enfant ou chez l’adolescent, et l’identification de ses causes exactes ne sont pas du ressort des enseignants, ni même parfois des psychologues. Pourtant, les éducateurs, parents ou professeurs, sont les personnes les plus proches et donc les plus aptes à déceler des symptômes alarmants chez certains de leurs élèves. Ils devraient donc être capables de mesurer l’importance des signaux que peuvent constituer telle attitude ou tel écart de comportement pour statuer sur la nécessité de rapporter – ou non – leurs observations au chef de l’établissement scolaire au sein duquel ils travaillent.

Les enseignants trouveront ci-après les descriptions bien utiles de quelques manifestations du mal être, le plus souvent psychique, qui peut être vécu par des enfants et/ou des adolescents.

Les textes qui suivent sont une sélection et une compilation d’articles rédigés par des professionnels de la santé, tous consultables sur les sites e-sante.fr et vulgaris-medical.com.


Les troubles du langage

Les anomalies du langage oral ou écrit peuvent prendre différents formes : les troubles de l’articulation, les retards de parole, le bégaiement, la dysphasie, la dyslexie…
Si la rééducation est primordiale dans le traitement des troubles du langage, le rôle des éducateurs est essentiel pour un diagnostic précoce. Leur vigilance peut, en effet, permettre de repérer très tôt les signes d’une pathologie. Ainsi, une visite chez les médecins s’impose dès les premiers doutes pour s’assurer que les capacités psychiques de l’enfant sont normales et que ses capacités sensorielles (vue, ouïe) sont intactes. Il faut ainsi déjà s’inquiéter quant à 2 ans un enfant ne parle pas du tout, à 3 ans il ne fait pas de phrases de plus 3 mots, à 4 ans il déforme les mots et les sons et n’a pas un langage aisé, à 7 ans il bégaie, ne lit pas correctement, ou confond les lettres.

Les complexes physiques

Certaines personnes souffrent si profondément dans leur corps qu’elles ne peuvent parfois même plus se regarder dans une glace. Si cette souffrance est tellement disproportionnée par rapport à la réalité, c’est sans doute bien que la problématique, même si elle vient se focaliser sur le reflet de l’enveloppe corporelle, se joue en fait à un tout autre niveau de reconnaissance, d’acceptation et de valorisation de soi.
L’adolescence est la période où l’on entretient les rapports les plus difficiles avec son corps dans la mesure où l’adolescent quitte sa coquille d’enfant et n’est pas encore à même d’endosser une carapace d’adulte. Mis en danger dans son univers affectif, ses désirs, sa sexualité, il a besoin, pour exister, d’être reconnu par d’autres. Alors l’adolescent se construit sur un modèle fondé sur les critères de la bande, de la mode, des valeurs du groupe. Mais cette tyrannie du look et de l’apparence physique est toujours douloureuse, car parvenir à se rapprocher de son idéal est fortement dépersonnalisant, tandis que ne pas y parvenir est une souffrance sans cesse renouvelée.
C’est donc à l’adolescence que commence à se faire le décalage entre une image idéale et celle de son corps réel. Mais cette période est dépassée facilement si l’on a bénéficié d’un environnement propice à bien vivre l’image de son corps. L’enfant construit son estime de soi avec ce qu’il perçoit dans le regard de ses parents.

L’anorexie

L’anorexie est un trouble de la conduite alimentaire caractérisé par un refus plus ou moins systématique de s’alimenter. L’obsession alimentaire passe par une volonté de contrôle motivée par la peur de grossir : le repas est minutieusement étudié et trié, l’ingurgitation se fait par petites bouchées soigneusement mâchées. Dans certain cas, l’anorexique peut perdre jusqu’à 50 % de son poids normal. Malgré sa perte de poids très importante, l’anorexique ne se trouve jamais assez mince.
L’anorexie touche neuf fois sur 10 une femme, et 1% de la tranche d’âge 15-18 ans. Elle survient souvent brutalement à l’adolescence, souvent à la suite d’un régime, d’un deuil ou d’une déception amoureuse. On peut émettre l’hypothèse que les troubles de l’adolescence adoptent aujourd’hui davantage la forme de l’anorexie qu’auparavant, pour des raisons culturelles.
Cette pathologie apparaît toujours en réaction à des conflits psychiques donc. Bien souvent, l’anorexie est à mettre en relation avec ce que l’enfant ou l’adolescente a perçu des remarques et du regard parentaux sur son corps.

La dépression

La dépression est une pathologie caractérisée par une modification significative de l’humeur dans le sens de la tristesse, de la souffrance et du ralentissement psychomoteur, conduisant à un sentiment d’impuissance générale, avec des idées morbides et suicidaires. Les signes principaux pour la reconnaître sont un manque d’intérêt généralisé, une pensée laborieuse, une concentration difficile y compris pour les automatismes de la vie quotidienne (se laver, s’habiller, manger…), des montées d’angoisse qui peuvent se répercuter sur le sommeil et un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive, voire délirante. Dans certains cas, la dépression peut prendre des formes « masquées », où la tristesse et les troubles psychiques sont absents ou très discrets, mais où certains troubles somatiques prennent le dessus, comme les migraines, les douleurs dorsales, abdominales...
Il semble qu’il existe des prédispositions neurobiologiques chez certains individus, corrélées à des facteurs psychiques et environnementaux (tensions dans le couple parental, soucis financiers, isolement). Parfois, la maladie survient plutôt à la suite d’évènements de la vie qui fragilisent, comme un deuil par exemple.

La cleptomanie

La cleptomanie se caractérise par une impulsion régulière à voler, indépendamment de tout besoin économique ou usage personnel… A priori, le cleptomane cherche par le vol à échapper à son quotidien et à un état de détresse. On sait qu’il a une dépendance au comportement lui-même. C’est une forme de compulsion.

La mythomanie

La mythomanie est une tendance au mensonge pouvant aller jusqu’à altérer durablement la vie sociale. Il a été observé que le mythomane ment souvent parce qu’il craint la réaction (de dévalorisation, par exemple) qu’entraînerait l’aveu de la réalité.
Cette pathologie entraîne donc un handicap social important dans les cas où le malade procède à des altérations mineures et crédibles de la réalité. L’aveu étant souvent accompagné de réactions négatives de l’entourage, la mythomanie tend à s’auto-entretenir.
Contrairement au menteur, le mythomane n’est pas totalement conscient de son mensonge. Il ne distingue pas clairement la réalité des événements issus de son imagination. Le phénomène est cependant normal dans la phase préadolescente : le jeune enfant se raconte comme étant vraies des histoires imaginaires. Ces mensonges ne sont pas intentionnels : l’enfant croit dans une certaine mesure à ce qu’il raconte. C’est là une étape normale et généralisée de l’enfance. Quand cette tendance persiste après la fin de l’adolescence, elle est considérée par notre société comme un trouble du comportement, tandis que d’autres sociétés l’acceptent. Elle est alors qualifiée de mythomanie et peut, non traitée, annoncer un désordre psychiatrique plus grave : névrose ou même psychose.

La schizophrénie

Les troubles schizophréniques se traduisent chez la personne atteinte par l’apparition de délire, une désorganisation très importante de la pensée et un repli sur soi.
Les premiers symptômes de la schizophrénie apparaissent à l’adolescence et peuvent survenir brutalement suite à une bouffée délirante aiguë. Ce bref moment de délire est une forme typique d’entrée dans la maladie Parents et enseignants doivent être vigilants lorsque l’adolescent se montre dépressif, insomniaque, a des idées suicidaires, est très fatigué. Ceci s’accompagne d’une attitude de repli et de froideur affective, le jeune se coupant de la vie sociale, restant plongé dans des rêves. Cela se manifeste dans la vie courante par une baisse du rendement intellectuel, des échecs aux examens, l’isolement de la vie familiale, la rupture avec les amis. Il prend des décisions incompréhensibles, comme l’arrêt d’un emploi ; il est pris d’engouement pour des idéologies étranges, des courants de pensées marginaux : le satanisme, les courants religieux mystiques, les sectes, l’occultisme. Il a parfois un regard fixe, peut s’automutiler… Les enseignants doivent donc être particulièrement attentif, et ne pas confondre ces symptômes avec les rebellions et les malaises communs à tous les adolescents.

La paranoïa

Une personnalité paranoïaque peut commencer à se manifester pendant l’enfance ou l’adolescence par une attitude de repli solitaire et des relations difficiles avec autrui, une anxiété en société, une hypersensibilité. Elle est caractérisée par une surestimation de soi, un orgueil démesuré, une absence de remise en cause de soi-même et de ses opinions. Ce mal être peut se manifester à travers l’expression répétée et injustifiée de sentiments de jalousie, de persécution, de revendication ou encore d’érotomanie.


Pour nous résumer, les élèves passent par des phases difficiles caractérisées par des comportements qui peuvent sembler négatifs. Ces comportements n’en sont pas moins pour la plupart normaux. Il est indispensable que les enseignants soient capables de dépister dans ces attitudes et ces comportements ceux qui pourraient manifester un problème plus sérieux.

Ses deux devoirs sont alors :

  • de déployer des stratégies destinées à favoriser l’épanouissement de la personnalité des élèves qui se sentiraient, à tort ou à raison, moins valorisés dans le groupe, ou qui manqueraient de sûreté de soi. Quelques unes de ces stratégies sont
    • la multiplication des gratifications,
    • la bienveillance systématique du regard posé sur eux,
    • l’ostension de la confiance investie en eux,
    • la mise en place d’une pédagogie différenciée,
    • etc.
  • de signaler les symptômes qui semblent perdurer au chef d’établissement pour que des spécialistes (psychologues, psychanalystes, psychomotriciens, orthophonistes) soient éventuellement appelés à assister l’élève en situation de mal être psychique, mais aussi souvent sa famille, à retrouver une harmonie développementale.

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