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4.2.3 Épreuve écrite (deuxième partie)

Suite de la présentation critique d’un instrument d’évaluation mis en œuvre en Grèce (en l’occurrence, les examens de français du PALSO) pour l’octroi d’une certification en langue française, mémoire de DEA – Sciences du langage, Université de Mons-Hainaut, 1998.

L’épreuve écrite (deuxième partie) consiste en la rédaction d’un texte court dans le respect des consignes. Au niveau élémentaire, deux sujets sont proposés, un seul doit être traité. Au niveau certificat, quatre sujets sont proposés, deux d’entre eux doivent être traités.

Les compétences à développer sont d’un type particulièrement communicationnel puisque les candidats sont systématiquement placés devant un problème que la rédaction d’une lettre, d’un mot, d’un rapport peut résoudre. Il leur est par exemple demandé de s’adresser à une administration par écrit pour demander une information, de répondre à un ami pour refuser une invitation, bref, de développer des compétences de stratégie de communication.

Les consignes de l’épreuve écrite sont formulées dans les deux langues :

 en langue d’origine pour garantir la bonne compréhension des consignes et pour ne pas mesurer simultanément une compétence parasite de compréhension du discours écrit ;

 en langue-cible pour des questions de prestige de l’examen.

En effet, l’idée que les consignes d’activités d’un examen de langue étrangère soient rédigées dans une autre langue que la langue évaluée ne semble pas encore avoir convaincu certains enseignants, les parents des apprenants et d’une façon plus générale les personnes qui ont vécu différemment leur propre apprentissage de la langue étrangère et son évaluation. C’est pour que les examens ne perdent pas de leur prestige auprès de cette partie non négligeable de la population des consommateurs de la certification que la Fédération préfère probablement que les consignes soient formulées en français.

Pour l’épreuve de production écrite, le compromis de la consigne bilingue a été trouvé, mais il diminue la validité de l’évaluation comme cela est montré infra .

Le passage en revue de la nature des critères et des techniques d’évaluation des productions des examinés permettra de mieux comprendre quelles compétences vise l’évaluation.

4.2.3.1 Nature de l’évaluation

Si l’on part du principe que toute production écrite met en oeuvre une stratégie décomposable en actes et est soumise à des contraintes d’ordre social (normes) et d’ordre linguistique (système de la langue). On doit donc en évaluer l’efficacité, la recevabilité et l’intelligibilité. Ainsi, les personnes chargées de cette évaluation ne sont donc absolument pas des correcteurs mais des évaluateurs qui devront exercer leur évaluation avec la subjectivité du destinataire hypothétique de la production :

Je suis le directeur du personnel et je reçois cette lettre de candidature à un poste vacant. Est-ce que j’ai envie de convoquer ou non cette personne pour un entretien d’embauche ? A-t-elle clairement indiqué ses coordonnées ?

Je cherche à correspondre avec des jeunes Français de mon âge. À cet effet, j’ai placé une annonce dans un périodique pour jeunes. Je reçois une première lettre. Est-ce que j’ai envie de répondre à son expéditeur ? Suis-je en mesure de le faire ?

4.2.3.2 Critères d’évaluation

Les critères retenus par les évaluateurs des productions écrites peuvent être classés en 4 catégories :

4.2.3.2.1 le respect des instructions et de la consigne

Le respect des instructions exige des examinés qu’ils effectuent le nombre d’exercices imposé, dans le respect du nombre de mots indiqué et suivant les procédures de mise en page proposées (un sujet par page, par exemple).

Le respect des consignes se manifeste quant à lui

 dans le choix adéquat du genre d’écrit,
 dans l’adéquation de l’objet de la production écrite aux exercices proposés,
 dans le respect scrupuleux de l’identité de l’expéditeur, du destinataire, des éventuels pseudonymes imposés, des dates et des lieux.

4.2.3.2.2 l’évaluation du respect des normes du genre d’écrit choisi

Cette évaluation passe

 par l’observation de l’aspect iconique de l’écrit (mise en page, lisibilité, soin),

 par la vérification de l’appropriation de l’ouverture et de la clôture (appels, formules de politesse, par exemple),

 par l’adéquation des actes (dépistage des actes manquants, des actes inappropriés)

 par l’articulation des parties (mention ou non, si nécessaire bien sûr, de la date, de l’expéditeur, du destinataire, de l’appel, d’une formule finale, d’une signature ; organisation des actes)

 par la cohérence de sens (relevé des incohérences, des contresens).

4.2.3.2.3 le respect du système linguistique et le degré de précision du vocabulaire

4.2.3.2.4 le degré d’initiative dans le développement du contenu de l’écrit.

4.2.3.3 Techniques d’évaluation

Pour chaque niveau, l’ensemble des copies sont remises à un ou deux évaluateurs natifs qui sont chargés chacun d’attribuer une note à toutes les copies . À défaut d’objectivité dans l’évaluation d’une production qui met en oeuvre des compétences dont le degré de complexité ne permet plus une mesure par un outil fermé, cette solution instaure l’application aux copies d’une même subjectivité. Pour que cette subjectivité soit autant que faire se peut constante, une grille d’évaluation est remise à l’évaluateur. En voici une reproduction :

Pénalisations maximales

 Non respect des instructions 1
 Non respect de la consigne 2
 Faible degré d’initiative 1
 Non respect des normes du genre
 Mauvais aspect iconique de l’écrit 2
 Absence ou inappropriation des ouverture / clôture nécessaires 2
 Absence ou inappropriation des actes 2
 Mauvaise articulation des parties 2
 Incohérences au plan du sens 2
 Non respect du système linguistique 3
 Imprécision du vocabulaire 3

Cette grille n’est pas à proprement parler remplie par l’évaluateur mais elle lui permet au cours des séances de correction qui durent bien entendu plusieurs jours, de « remettre les horloges » à l’heure, de prêter à chaque critère d’évaluation son importance relative.

La complétion d’une telle grille serait d’ailleurs impossible dans la mesure où l’importance d’une même imperfection relevée dans deux productions différentes peut avoir des retentissements plus ou moins importants sur l’efficacité finale de l’écrit dans lequel elle s’intègre.

Lien associé :
Palso, http://www.palso.gr

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