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Faut-il donner des devoirs à nos élèves ?

« Devoir scolaire : travail donné par l’enseignant à l’élève, à faire en dehors du temps de classe, dans le but de consolider les apprentissages, préparer une leçon ou s’entraîner à une compétence. »

Entre surcharge mentale, pression des examens, recours à l’IA et inégalités des conditions de vie à la maison, les devoirs sont devenus un sujet sensible. Faut-il continuer à en donner ? Sous quelle forme ? Avec quel objectif ? Ce petit article propose une lecture nuancée et des pistes concrètes pour adapter nos pratiques sur ces points.

Le contexte : une surcharge bien réelle

En Grèce – considérons ce seul cas – les élèves ne manquent pas d’activités : école le matin, φροντιστήρια l’après-midi, devoirs dans plusieurs matières, examens à préparer... Le FLE, souvent en bout de chaîne, souffre parfois d’un manque d’investissement. Non pas par désintérêt, mais par épuisement.

Christos, professeur de collège, témoigne :

« J’avais donné un petit résumé à faire. Seule une élève me l’a rendu. Les autres m’ont dit : « On avait trois contrôles demain, on n’a pas eu le temps. »

Les arguments POUR les devoirs

Lorsqu’ils sont bien conçus, les devoirs :

 renforcent la mémorisation et l’automatisation,
 entraînent à l’autonomie,
 préparent mieux les élèves à des certifications (DELF, ΚΠγ, etc.),

« Je donne une phrase à écrire ou à corriger après chaque séance de cours. C’est très léger, mais les élèves en difficulté progressent doucement. »

Les arguments CONTRE

Plusieurs limites apparaissent :

 Surcharge cognitive : les élèves sont déjà très sollicités.

 Travail impersonnel : entre les parents qui aident trop, les devoirs copiés ou carrément générés par ChatGPT, l’intention pédagogique se perd.

 Inégalités sociales et matérielles : certains élèves disposent d’une chambre calme, d’un bureau et d’une connexion internet. D’autres doivent composer avec du bruit, peu d’espace ou des tâches familiales à assurer.

« J’ai réalisé que je donnais mes devoirs comme si tous mes élèves vivaient dans les mêmes conditions à la maison… Ce n’était pas le cas. »

Vers une troisième voie : des devoirs… autrement

Et si on changeait de posture ? Voici quelques pistes concrètes, toutes testées par l’un ou l’autre collègue :

 Tâches courtes et claires : mieux vaut faire produire une phrase ciblée qu’un long texte, vite recopié.

 Micro-tâches orales : enregistrer une phrase, poser une question en français à un proche, commenter une photo.

 Devoirs différenciés : proposer trois devoirs, chacun choisit celui qu’il préfère.

 Activités créatives : prendre une photo et écrire une légende, créer une mini-BD, illustrer un mot nouveau.

 Travaux collaboratifs : travail à deux, en présentiel ou à distance.

 Devoirs facultatifs mais valorisés : affichés, lus à voix haute, commentés.

Je donne parfois un « devoir bonus » : facultatif mais noté si rendu. Certains élèves adorent ce côté « à moi de choisir ».

On pourrait aussi passer aux devoirs « version classe inversée ».

Avec la classe inversée, les devoirs préparent plutôt qu’ils ne répètent. L’élève découvre la notion à la maison, le professeur approfondit en classe. Par exemple :

 À la maison : écouter un dialogue, regarder une vidéo de 2 minutes, lire un très court texte.

 En classe : réutiliser ces éléments pour un jeu de rôle, une discussion ou une production.

« Je demande d’écouter un podcast à la maison. Le lendemain, on joue la scène en binôme, chacun réutilise les phrases entendues. »

Ce modèle :

 valorise l’autonomie,
 évite la surcharge d’écriture,
 favorise la participation en classe.


La question à poser est, non pas « pour ou contre ? », mais « dans quel but ? »
Il ne s’agit pas d’abandonner ou non les devoirs, mais de redéfinir leur place :

 Quels objectifs pédagogiques poursuivons-nous ?
 Quelle charge est raisonnable pour nos élèves ?
 Comment rendre les devoirs utiles, motivants [1] et accessibles à tous ?

__________

[1Un bon test : “Est-ce que moi-même, j’aurais envie de faire ce devoir  ?”

À méditer

Ce qu’on peut éviterCe qu’on pourrait encourager
Tâches longues, impersonnelles Tâches courtes, claires, signifiantes
Devoirs identiques pour tous Choix différenciés ou personnalisés
Production finale sans trace du chemin parcouru Devoirs par étapes, visibles, discutés
Activités déconnectées de la vie réelle Tâches authentiques, contextualisées
Jugement ou punition en cas d’oubli Valorisation de l’effort et du progrès (bientôt traité dans un prochain billet.)

En résumé

Faut-il encore donner des devoirs aux élèves de FLE en Grèce ? Entre surcharge des emplois du temps, inégalités de conditions de travail à la maison et tentations de l’intelligence artificielle, la question mérite d’être repensée. Cet article explore les arguments pour et contre, propose des pistes concrètes pour adapter les devoirs aux réalités actuelles (tâches courtes, orales, différenciées, créatives…) et présente la classe inversée comme alternative. Plutôt que de supprimer les devoirs, il s’agit d’en redéfinir le sens, la forme et la portée.

— Résumé généré par l’IA.


Professionnel de l’enseignement supérieur avec plus de 35 ans d’expérience en linguistique, expert en méthodologie d’enseignement des langues et évaluation des compétences. …

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