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L’apprentissage du français retrouverait-il sa santé ?

Il est vrai que, en Grèce, surtout les vingt dernières années, l’enseignement du français a connu comme une sorte de mise à l’écart. Or, si au milieu du 20e siècle, le français était une langue prestigieuse et dominante, aujourd’hui il ne l’est plus, tandis que les professeurs de français grecs se plaignent souvent du manque de public ; ceux du secteur privé s’orientent souvent vers d’autres professions, alors que ceux qui ont été engagés par l’État pour enseigner le français dans les écoles publiques enseignent pas mal de fois d’autres matières.

Comme une sorte de mise à l’écart

Si on voulait trouver les raisons de cette « chute », on devrait probablement commencer par faire une autocritique, c’est-à-dire par chercher les défauts de l’enseignement, qui ont découragé les élèves et les ont poussés à apprendre d’autres langues étrangères.

Ensuite, on devrait examiner les défauts et les avantages de l’enseignement du français par rapport à celui des autres langues étrangères. N’est-il pas aussi vrai que la « chute » en question est due en grande partie à la grande vague d’émigrés grecs qui, rentrés de l’Allemagne, ont propagé et privilégié l’allemand ? Et parce que certains considèrent le français comme une langue banale et destinée surtout aux femmes ?

Bref, si on cherche en profondeur, il est sûr qu’on trouvera plusieurs raisons qui ont amené l’enseignement du français à cette « chute » Serait-ce suffisant ? Et est-ce que cette « chute » signifie la fin de tout ? Evidemment, non. Or, le repérage des points faibles de l’enseignement du français ne constitue que le premier pas vers un renversement de la situation.

Renversement de la situation ? « Est-ce possible ? », demanderont certains, pour recevoir une réponse absolument positive. Permettez-nous de faire quelques propositions.

Un premier pas pour l’amélioration de la situation

Un premier pas pour l’amélioration de la situation serait l’amélioration du contenu et des paramètres de l’enseignement. Prenons l’exemple des Anglais qui ont fait de leur langue une remarquable « entreprise » mondiale : enseignement basé sur des textes illustrant l’actualité et démontrant indirectement que l’anglais est une langue vivante qui concerne TOUT LE MONDE et qui est strictement liée aux nouvelles technologies.

En d’autres termes, il serait bien utile de créer une « usine française » pareille à celle des Anglais. Or, si la France a à présenter de grands didacticiens et pédagogues, il semble qu’il faille passer à la réalisation de leurs propositions et ne plus rester au niveau théorique. Ainsi pourrait-on adopter un matériel didactique diversifié qui rendrait l’enseignement plus vivant, attirant et efficace (l’utilisation de l’ordinateur en classe de FLE et l’introduction/création de nouveaux films ne sont que quelques exemples proposés et tout cela après une planification très très attentive).

Sans vouloir trop insister sur ce premier point, on voudrait préciser que, ayant étudié en France et enseigné en Grèce, nous avons constaté qu’en France il y a une grande variété de matériel didactique, tandis que ce matériel est absent en Grèce. Si, par exemple, les Français proposent des exercices interactifs visant à la prononciation, à l’aide de l’ordinateur et des films comme « Astérix et Obélix », les professeurs de français grecs ne disposent que de vieux exercices réalisables au moyen d’un magnétophone et à un rythme monotone, ainsi que des films des décennies précédentes et d’une qualité très mauvaise, à cause de leur vétusté. Cette grande différence entre les deux pays, par exemple, est fort probablement d’origine économique et c’est ce détail qui nous a amenés à l’idée de l’ « entreprise » qu’on a mentionné ci-dessus. À nos yeux, ce qui manque c’est la bonne organisation et le manque d’initiatives généreuses. Les associations de professeurs de français grecques, ne pourraient-elles subventionner la production et distribution du matériel didactique moderne, en collaborant, par exemple, avec une maison d’édition et toujours avec la contribution de leurs membres ?

Faire aimer le français par les élèves

Une autre solution qui pourrait améliorer la situation difficile dans laquelle se trouve l’enseignement du français, en Grèce, se trouve dans l’âme des élèves que, nous, professeurs de français, devrions explorer et essayer de satisfaire. Autrement dit, il serait utile de faire aimer le français par les élèves sans plus le lier à des règles de grammaire, par exemple. Avec cette proposition, on se réfère en fait encore une fois au contenu de l’enseignement, mais avec une différence. C’est l’élément culturel qui nous intéresse ici et il est considéré comme étant très important parce que c’est l’élément culturel qui peut débarrasser le français des caractéristiques de « banal » et de « destiné aux femmes » que nous avons mentionnées au début de notre article.

A nos yeux, l’important est de promouvoir tout ce qui est d’origine française, en évitant ainsi de limiter les élèves au texte sec et en aidant à la création d’un monde unique, le monde français qui doit « fasciner » les élèves. De cette manière, le cours de français ne sera plus « un cours de langue étrangère », mais plutôt une communauté, espérons merveilleuse, au sein de laquelle les élèves seront introduits en apprenant le français.

Prenons le cas de la musique qui, comme toute forme d’art, constitue un langage universel et n’a pas besoin de traduction. Les Français n’écoutent pas seulement les chansons d’Edith Piaf et les professeurs de français grecs doivent signaler cela. À titre d’exemple, si le professeur d’anglais introduit en classe les chansons rythmées de Jennifer Lopez et d’Eminem, le professeur de français peut y « opposer » des chansons de Calogero et du Klub des 7 pour montrer que les « romantiques et banals » écoutent également de la musique hip hop, rap et même rock, c’est-à-dire exactement ce qui est aujourd’hui aimé par les jeunes.

À part l’introduction des chansons modernes, on peut créer des liens « psychiques » avec la langue française en présentant quelques traits de la quotidienneté des français pour montrer que « nos voisins sont comme nous et méritent notre attention », quand cela est possible. Peu importe s’il s’agit d’un footballeur ou d’une actrice française ou même d’un jeu. Notion-clé ? Le caractère actuel, ce qui aidera à la « modernisation » du français aux yeux de notre public.

Pour terminer, nous voudrions dire que, quelle que soit la solution choisie, il serait important de prendre conscience de notre part de responsabilité, même si cela demande un effort individuel et même si les fruits de cet effort n’apparaissent pas immédiatement.


2 Commentaires

  1. Vassiliki Boltsi

    je trouve que tu as bien raison melanie !
    la cle c’est de passer des constatations a l’action !

    en effet, c’est a nous de changer cette situation et retablir la place de francais dans la realite grecque !

  2. Isabelle Barrière

    Une suggestion : pourquoi ne pas vous appuyer sur les communautés grecques des pays francophones ?
    Je pense à la Belgique, à la France, à la Suisse, au Canada francophone.
    Ce sont de formidables témoins de la vie et de la réalité sociale actuelle de ces pays.
    Cela pourrait passer par de la documentation, des entretiens en français, des visites-témoignages dans les classes, des forums sur internet...
    Les élèves seraient ainsi directement « touchés » par ces compatriotes qui sont dans un pays dont ils apprennent la langue. Cela rend l’apprentissage concret.

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